lundi 8 décembre 2008

Les maux dits

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Tu es celui qui a osé lui prendre
Et jamais ne lui rendre
Cette part d’innocence
Qu’elle donna sans méfiance.

Tu es celle qui ne l’a jamais su,
Qui ne l’aurai pas cru
Cette môme de sept ans,
Et son secret rongeant.

Vous êtes ceux qui n’ont pas entendu,
Ses cris dans son âme perdue
De douleurs et de haines
Qui lui filent la migraine.

Je suis celle qui n’a pas su le dire
Que n’a su que l’écrire
Pour tenter de sauver
Cette enfant du passé.

6 commentaires:

Kat Imini a dit…

Je pense, je ne crois pas me tromper, que cette petite fille sait sur qui compter, qu'elle a su, comme elle a pu, se prendre par la main pour continuer sa route, permets moi de l'embrasser pour lui dire "poursuis ta route, sans trop te retourner"...

autrement moi a dit…

Cette petite fille a surtout su compter sur soi même pour parcourir un long chemin.
Je lui transmettrais ton embrassade et lui glisserait à l'oreille ton précieux conseil.

Anonyme a dit…

Difficile d'en parler!
Pourtant certains silences tuent!
Cette petite fille a (a eu) beaucoup de courage à se relever elle-même!


BiseSo
Maryse

autrement moi a dit…

Dans la vie on a toujours le choix Maryse : vivre ou mourir, rester en arrière ou avancer....cette petite fille a fait le choix.
Bises

Jorge a dit…

Bonjour
voilà je voulais juste te dire une chose : ton texte me bouleverse parce que ma petite soeur, enfin elle a 46 ans maintenant, a été violée à l'âge de dix ans. Elle n'a rien dit, de peur de se faire gronder. (pfff !)
Elle est devenue folle.
Quand j'ai appris cette histoire,la sienne, il y a une dizaine d'années seulement, j'ai brutalement compris, a posteriori, ses anorexies, ses dépressions, son mal être, enfin tout, quoi, mais malheureusement trop tard.
Tu sembles avoir survécu, sans doute parce que l'histoire était plus...familiale, si je ne me trompe pas.
Je trouve cependant la chose particulièrement révoltante et pas assez sanctionnée, ni assez bien prévenue, je veux dire sur le plan de la prévention, auprès des gamines.
Quand je préparais le permis de conduire j'avais un moniteur de conduite, un sympa petit blondinet qui disait "moi ce que j'aime ce sont les petites filles mais c'est dur à avoir..."
Je le regardais et j'avais envie de lui casser la gueule.

autrement moi a dit…

Et oui, Jorge, les enfants ne causent pas de peur de se faire gronder car les adultes agissant de la sorte ont cette grande faculté de laisser aussi pour trace une immense culpabilité...et tant que l'enfant, devenu adulte n'arrive pas à se libérer de cette rongeante culpabilité, il continue de mourir à petit feu.
Un jour, avec l'aide d'un ami, j'ai su reconnaitre et admettre que ce n'était en rien ma faute... Je me suis ainsi sauvée de la noyade...juste à temps.
Le problème dans ces histoires là, c'est que la justice réduit les possibilités de répression en donnant seulement 10 ans après la majorité pour intenter une action...Seulement, c'est souvent à partir de ce moment que nous osons affronter nos démons, avouer. Avant, la démarche peut rajouter au traumatisme.
Renforcer la prévention serait une bonne chose mais bon... les adultes qui font ça sont des gens comme tout le monde, ce n'est pas écrit sur leurs figures..et ils paraissent parfois comme de très bons parents au dessus de tout soupçon.
M'enfin, voilà, la petite fille ne sera jamais guérie mais elle a appris à vivre avec et à ne plus avoir d'envie de meurtre.
Bon n'empêche, que pour moi, c'est ton témoignage qui m'a bouleversé... Au point de mettre 5 jours à te faire écho...