dimanche 13 mars 2011

La touche

Photo : Sophie. P

j'ai touché un jour du doigt
un monde qui m'était étranger
c'était au mois de février
un coup de folie, élan de joie
j'ai acheté ce billet


Photo : Sophie. P

j'ai touché un jour ce cœur
cet âme que j'avais découvert
c'était en plein hiver
une attirance défiant toute peur
j'ai voulu te rejoindre

 Photo : Sophie. P

j'ai touché un jour ce monde
univers que je ne veux quitter
c'était au mois de juillet
deux âmes vagabondes
je ne regrette rien


Au rythme des jours

Photo Sophie. P
 
Je marche au pas et en cadence,
je file au gré de mes travers
à mesure de mes émotions
au rythme de mes sentiments
en zigzag, à l'endroit,à l'envers,
toutes les notes se connotent,
s'entrechoquent et se mêlent.

Je cherche mon tempo
au son de mes émois.
Je mouve, je rock en bitume
je groove, je slow en chemin
et mon cœur tambourine
s'emballe et même chagrine
il se change en mixer
pour un cocktail d'humeur
tantôt blues, tantôt hard. 

J'avance au pas et en cadence
Je file au gré de mes obligations
à mesure des évènements
au rythme imposé de ma vie

dimanche 20 février 2011

Prenons la route

 Photo : Sophie.P

Combien de coins de rues parcourus
de chemins empruntés seuls ou à deux
combien de pas main dans la main
de mains tendus l'un envers l'autre
Combien de temps et d'émotions
à partager nos deux parcours
et à lier nos destinées.

Je m'ennuie de ces matins d'été
et puis de cet hiver
à parcourir l'asphalte ensemble
et je maudis toutes ces saisons
qui nous éloignent de notre route
de ce carrefour au mille rêves
qui se nourrit de nos émois

recyclage imposé

 Photo: Robert Skinner, http://www.cyberpresse.ca/

Objet le plus souvent disgracieux
qui jalonne les trottoirs de nos villes
et qui fait le bonheur de bien trop de monde
je passe à côté de toi
je te remplis de mes trop pleins.
Et je t'ignore.
Tout comme je passe à côté de toi,
Toi qui te satisfait de mes surplus,
Et je t'ignore,
Toi qui n'a plus le choix
Toi qui se nourrit de peu de chose.
Je passe à côté de toi
et je ne m'arrête pas,
je ne jette que mes ordures
mais sans un seul regard
sans une seule pensée pour toi.
Toi qui m'observe et qui attend,
qui attend de voir et de prendre
ce que je ne veux plus,
les restes de mes désirs
les déchets de mes caprices.
Ce n'est pas une chance
mais bien un luxe
de pouvoir encore avoir le choix
entre jeter ou bien garder
Ce n'est pas qu'une fatalité
mais aussi une chance
de pouvoir dénicher
quelques grammes de bonheurs
dans ces poubelles bien trop remplies.

 Photo : Sophie.P

dimanche 30 janvier 2011

La ballade Blanche



Photo : Sophie.P


Quand nos lunes se mèlent aux soleils de nos hivers,

Que les flocons viennent blanchir le revers de nos espoirs,

Comme deux doigts pointés vers nos brumes insondables,

Pour mettre à nu nos cieux obscurcis.

J'aime à me fondre et me laisser bercer dans tes bras cotonneux.

mardi 2 novembre 2010

Silence hibernatif

Silence...

Telle une petite cave dont on peut toucher le toit du bout de nos doigts et dont les parois sont si épaisses qu'elle ne laisse ni entrer, ni sortir aucun bruit. 
Telle la profondeur de l'océan où la seule oreille humaine ne peut entendre le bruit du déplacement des  poissons et autres faunes aquatiques. 

Vide ! Vide de mots, vide d'idées et d'inspiration....Seuls mes rêves, mes espoirs, mes envies et mes attentes envahissent mon cerveau qui, au fil du temps, ne devient qu'un simple compteur. 
Vide ! Vide d'envies, de désirs et d'énergie... Seuls ces quelques jours de bonheur passés et futurs inondent mon esprit. Mon calendrier ne compte que quelques trop courtes semaines de vie dans l'année. 

Silence...Mon prochain bout de vie est annoncé dans 78 jours.

jeudi 30 septembre 2010

Filmographie


Photo : Luc.G et Sophie.P 

J'ai des photos plein les yeux et le cœur emplie de peine de ne pouvoir animer ces images , témoins de nos bonheurs.
Je me replonge dans ces couleurs, avec pour seul souvenir les odeurs associées, parsemeuses d'émotions.

J'écoute des sons qui me ramènent à nous mais sans jamais atteindre, ce duo de douceur que nos âmes se chantaient dans d'intenses tête à tête.

Je suis comme ces condamnés qui attendent jour après jour, une date, ce moment qui ajoutera un nouvel épisode à notre film sans fin.

lundi 10 mai 2010

Silence Noir


 Rien à dire, tout à pleurer... Nous n'en sommes qu'au début.


Tri Yann
Le soleil est noir

lundi 12 avril 2010

Antagonisme


Non ! nous ne sommes pas parents et encore moins cousins
juste deux êtres humains qui pourraient être voisins
Et malgré l'océan, nous croisons nos chemins
deux âmes rassemblées pour mêler nos demains.

Nous sommes les maudits qui plus est chauvins
vous êtes québécois, avant d'être canadiens
Nous parlons le franglais, nous les européens.
Vous parlez le français mais celui des anciens

Oui ! Nous sommes juste deux terriens
que l'amour réuni pour partager nos riens
citoyens de nos cœurs et de nos lendemains
peu importe les lieux, et l'odeur de nos pains

L'aventurière

  


J'ai toujours beaucoup voyagé,
navigué sur toutes les sphères
volé vers des impossibles
exploré tous les travers
et atterri dans des lieux improbables

J'ai parfois perdu le nord
fait chavirer toutes mes boussoles
renversé même mes orientations
changé de cap pour être à l'ouest
et retrouvé mon sud au détour d'un regard

J'ai souvent croisé des routes
embrouillé toutes mes cartes
roulé vers de multiples mirages
dépassé toutes les frontières
et flotté au gré des désirs les plus fous

Je suis l'aventurière de mes nuits
la grande guerrière de mes songes
l'exploratrice de mes fantasmes
qui réalise ses impossibles
et prolonge ses bonheurs oniriques

dimanche 11 avril 2010

Sur la réserve


Vieille carcasse endormie dans le fond d'un garage
dont le moteur ronronne tel un chat de salon
endormi éveillé à guetter le passant

Vieux moteur qui s'affole au détour d'un amour
et qui s'étouffe sur les chemin du quotidien
aliénant et médiocre d'une vie de routine

Vieux carburateur usagé et usé par l'attente
d'une voie de secours sans panneau restrictif,
abrutissant avertissement de déroute.
Vieille courroie de dépannage rustinée
qui observe neuve mécanique rutilante
d'attaque pour m'expédier à la casse.

The winner



Toujours plus haut, plus fort, plus rapide, plus moderne
Plus performant, plus efficace, plus résistant, et plus rentable
Évolution, croissance et course au profitable
Sans même laisser le temps pour les drapeaux en berne.

Balayer tous les stops, arracher les feux rouges
Oublier tous les freins, détacher les ceintures
Braver les interdits pour défier les droitures
Peu importe les risques, du moment que l'on bouge.

Jouer avec les mœurs, ignorer les principes,
Abuser d'insolence, cracher sur la confiance
Activer l'égoïsme, faire taire notre conscience
Fuir les conséquences, il faut qu'on participe.

Détruire nos convictions, maîtriser le cynisme
Écraser tous les autres, côtoyer même les pires
Être encore sur le coup jusqu'à s'en abrutir
Éviter les naufrages et les grands cataclysmes.

Effacer nos proches parents, assommer nos voisins,
Abattre les anciens, échanger nos fidèles amis,
Et faire le plein d'oseille pour unique paradis
Enterrer l'honnêteté pour être le plus malin.

Toujours plus beau, plus arrogant, et suffisant
Homme moderne sans scrupule qui aspire au meilleur
Et sacrifie son âme en fonçant dans les leurres
Plus idiot il s'enterre dans ses rêves de grand.

Petites guerres de surface




Encore une goutte, certainement la dernière d'une longue saison
qui frappe le passant tel le coup du marteau sur la planche fébrile
Le grondement du tonnerre, agrippant sur un front, un réveil de passion
Au diable cette terre qui ne tourne plus rond, qui n'est plus si fertile

Déréglée qu'ils nous disent, rebelle qu'ils nous prédisent, usée tout simplement

Encore ce flocon, perdu au fond d'un printemps sans odeur
qui s'écrase sur un bourgeon mort né au pied d'un mur de brique
regards inquiets sur un ciel plombant qui menace et fait peur
Au diable cette terre, qui bouleverse les saisons, qui joue les impudiques

Déréglée qu'ils nous disent, rebelle qu'ils nous prédisent, usée tout simplement

Encore ces rayons du soleil attendus tout l'hiver avec grande impatience
qui foudroient le badaud d'une lumière aveuglante et assassinent son cuir,
combien courent encore vers lui avec bronzage de circonstance ?
Au diable cette terre, qui bouillonne nos étés juste pour nous faire frire

Déréglée qu'ils nous disent, rebelle qu'ils nous prédisent, usée tout simplement

Encore cette feuille vacillante suspendue au dessus de nos têtes
qui se décroche et offre sa dernière danse pour célébrer sa mort
petits hommes agacés de ramasser cadavres pour les réduire en miette
Au diable cette terre, qui répand ses déchets pour mieux narguer encore

Encore cette folie de croire vielle idiote capricieuse,
que l'homme n'aura pas ta peau déjà bien fissurée
C'est sans compter sur sa soif de destruction contagieuse
Au diable cette terre agonisante qui peine tant à crever.

Déréglée qu'ils nous disent, rebelle qu'ils nous prédisent, lassée tout simplement

mercredi 17 février 2010

Il y a des jours

Il y des jours comme ça,
bien plus encore je veux crier
à la figure du monde entier
comme je m'ennuie de nos présences.

Quand la lune s'endort sur nos couches
Et que les sourires s'effacent d'un simple clic
Quand les flocons perlent sur nos fronts
Et que nos corps se tordent de froid
Quand nos âmes pètent une coche
Et que notre cervelle s'ankylose
Quand les décalages horaires raccourcissent nos émois
Et qu'ils bâillonnent tous nos bonheurs.

Il y a des moments comme ça,
bien plus fort je veux hurler

Une seule


Une Seule,

Une seule vie à la naissance,

Pas même un siècle pour la plupart,

Quelques minutes, quelques jours

ou décennies pour certains autres.


Une seule,

Une seule vie de questionnement

semée de doute et de peut-être

à freiner tous nos élans

et laisser s'enterrer nos espoirs


Une seule,

Une seule chance à saisir

Pour dépasser peurs et douleurs

et foncer vers nos demains

réaliser tous nos espoirs

et courir vers nos bonheurs.


Une seule,

Une seule chance que l'on noie

du revers d'un budget mal ficelé

pour contraintes de lois imposées

et se laisser piéger dans la masse collective

des rêves inabouties.


mercredi 25 novembre 2009

Dehors novembre


Dehors novembre et je m’endors
Je grisaille sur des jours en compte goutte
Je m’inonde sous les pluies des humeurs
Sombre foule s’encabanant la nuit venue
Triste pavé que même les chiens désertent
Ciel plombant sur nos cœurs en balance

Comme eux, mon lit devient refuge
Ma douillette, mon amour inlassable

Demain décembre et je m’enterre
Je trébuche sur des souvenirs tendres
Je m’éclate sous le poids des absents
Tristes humains qui s’enguirlandent
Artificielles lueurs pour semblant de gaité

Comme eux rester chez moi, ne plus sortir
chaussons en réconfort, irremplaçable

Bientôt Janvier et ces petites minutes
Chaque jour plus nombreuses
Dehors novembre et je m’endors
Sur des airs de printemps

Sans échec


Tel un damier,
Tantôt blanc, tantôt noir
Et parfois même
La tête entre deux cases.

J’avance, je recule,
Tout droit et de travers
Je mate le roi, je suis la folle
Qui fait fuir les échecs

J’avance et je recule
De biais et de face
Avec seulement en tête
D’atteindre ta zone de jeu
D’envahir ton espace
Être l’unique pion
La reine de ton damier
La reine de ton jeu

mercredi 8 juillet 2009

Célébration


Dans quelques minutes, quelques secondes,
Je viendrais faire résonner ton oreille
Les mots les plus doux les plus tendres
Pour un réveil en symphonie d'un nouveau jour
Je serai la première à te dire ces mots
et te souhaiter tout le bonheur chaque heure
La première à remercier ta mère et ton père
D'avoir donné vie au plus doux des amours
Je te célèbrerai en tendresse et douceur
Et j'accompagnerai tes secondes en champagne
Oui je m'enivrerai à ta santé, à ton amour
A tes joies, à nous deux pour que demain encore
pour que l'année prochaine surtout
dure encore ce bonheur qui nous lie

A la française je te le souhaite bien fort :
un super mega joyeux anniversaire
A la québecoise je te le souhaite tout aussi fort :
Une formidable fête.

samedi 4 juillet 2009

Réponse VI

Photo : Sophie.P

Vacance, retrouvaille, échange, voyage

j'ai besoin... J'impatiente... Je trépigne
je regrette de ne pouvoir accélérer le temps... parfois

jeudi 25 juin 2009

Absorbtion


D'un bâillement
j'inspire tes cellules
j'absorbe tes globules,
je m'abreuve de ta peau
et me noie de tes eaux

D'un bâillement,
je t'expire sur mon lit
je te crache sur ma vie
je te livre dans mes lieux
pour partager nos cieux

inspiration
expiration
j'ai bien tout absorbé
j'ai bien tout déposé
et pourtant
Coincés au fond de moi
dans ma gorge, dans mon ventre
des petits bouts de toi
dans ma chair, dans mon antre
bien mélangés à moi.
Je les garde, les digère
et t'offre sans retenue
mes bouts dont je suis fière

mercredi 24 juin 2009

Réfugiée



Je suis l'étrangère réfugiée amoureuse,
Qui parcoure affamée, tes sentiers sans papier.
Nul besoin de guide, pour trouver ta contrée
Je savoure tes lieux, ballade délicieuse.

Je suis le visiteur, imprévue de tes jours,
Qui m'engouffre à toute heure, sur tes routes infinies.
Une douane défiée, aux frontières de nos vies
Plus aucune limite, à la course à l'amour.

Nous sommes déserteurs, des chemins imposés,
Et nous voilà campant, sur notre pré d'amour
Position de nos êtres, pour déjouer tous les tours
Qui voudraient essayer, de nous décourager.

lundi 15 juin 2009

Paysage balconique

Photo : Sophie.P

Assis sur le balcon, il regarde le monde,
qui roule, qui marche, qui fait sa ronde.
Il amasse les images et des traces d'odeur
qu'il entasse dans ses yeux aux multiples couleurs.
Petit monde à sa porte, paysages urbains
d'où se battent des arbres oubliés des humains
Assis sur ses pensées, il observe la vie
qui se joue sous ses fenêtres, juste là, juste ici
Il remplie ses espoirs de partager bientôt
ce spectacle de rue non plus seul comme un sot
Petit monde à ses pieds, rencontres imprévues
d'inconnus et connus qui s'offrent à sa vue.

lundi 8 juin 2009

Histoire courte VI

A deux pas de la porte de ses parents, elle se tenait, là, debout et immobile. Il lui avait dit de ne pas bouger, qu'il ne voulait plus l'entendre. Alors elle obéissait, et tentait même de contrôler sa respiration pour se faire oublier. Oui, se faire oublier, disparaître à jamais, ne plus exister ! Tel était son désir à ce moment précis. Partir, fuir et ne plus revenir. Les quitter, s'effacer de ce monde sombre et triste. Et puis les oublier, eux ! Perdre la mémoire, effacer les souvenirs et se jeter dans le lac pour noyer les images et les sons.

La prochaine fois, elle fera attention, la prochaine fois il n'y en aura pas de prochaine fois puisqu'elle fera tout pour que ça n'arrive plus. Elle se le promettait.
Ses bras étaient maintenant devenus bien lourd, très lourd et ses mains aplatissaient de plus en plus son crâne au point qu'elle eut l'impression que ses pieds s'enfonçaient petit à petit dans le sol.
Combien de temps était-elle restée là immobile ?

Elle entendait à présent à travers la porte les ronflements de son père. Soulagement soudain de ne plus avoir à craindre de le voir débouler à nouveau, de ne plus avoir à entendre ses cris. Elle avait envie d'appeler sa mère, de la supplier de venir la délivrer. Elle espérait tant entendre la porte s'ouvrir et la voir s'approcher pour la prendre dans ses bras. Mais rien ! Elle ne voyait rien, elle n'entendait rien jusqu'à ce qu'elle perçoive entre les ronflements de son père, un léger grognement. Sa mère, elle aussi, s'était endormie.


Cela fait maintenant plus de vingt minutes qu'elle attend. Elle voit défiler les visages et ces corps déformés par la vie. Elle comprends qu'elle n'aurait pas du venir ce jour là parce que c'est le jour où ils reçoivent leurs allocations, parce que c'est le jour où ils vont pouvoir manger un peu de viande, boire un coup avec les copains au bistrot du coin et jouer leur petit loto. Elle le sait mais pourtant, elle est venue parce que de toute façon, elle n'avait rien d'autres à faire, comme tous les autres jours d'ailleurs.

Alors qu'elle scrute l'affichage électronique sur lequel défilent très lentement les numéros d'attente, elle l'aperçoit. Il se tient près de la porte d'entrée, droit comme un piquet, fier comme un coq. Il semble grommeler quelques mots à une dame qui le suit de près, puis il s'avance.
Il tente de trouver une place assise et se fâche contre un monsieur car son chien s'est couché juste devant le siège libre. Enfin il réussit à s'assoir tout en continuant à baver quelques mots dans sa barbe. La dame reste debout, non loin de lui.

Elle se lève, et s'approche. C'est bien lui ! Oui lui ! Celui qui lui a tout volé, celui qui l'a assassiné, qui a fait voler en éclat son enfance et ses rêves. Il est là, devant elle, assis la tête baissée, le regard dans ses godasses. Elle a envie d'hurler, de lui cracher à la face toute sa haine, de crier au monde sa colère contre cet homme qui lui a tout pris. Mais elle reste là, debout, immobile sans qu'aucun mot ne puisse sortir. Puis il relève la tête, la regarde fixement un moment avant de lui demander :

- j'vous connais ?

Elle balbutie un « non » puis s'en retourne s'assoir à quelques sièges de lui.

Toute sa vie durant elle avait attendu ce jour, ce moment où elle aurait pu déverser toute sa haine sur ce type. Elle avait espérer le croiser au hasard et enfin assouvir ses désirs de vengeance. Et elle se retrouvait là, assise à quelques pas de lui, pétrifiée de peur, telle la petite fille abandonnée sur le pas de la porte, le regard tourné vers le mur et les mains sur la tête obéissant à ce père tyrannique. Perdue dans sa douleur, elle n'entends même pas l'appel de son numéro. Mais elle sursaute en entendant un nom, le sien, enfin celui qu'elle portait avant, celui de sa naissance, avant l'hôpital, avant le foyer et avant les familles d'accueil. Elle voudrait fuir, partir, s'effacer et courir, courir, courir pour retrouver ce lac et y noyer tous ses souvenirs, toutes ses douleurs et ses peines. Mais elle reste là immobile et elle n'attends plus rien, pas même une voix et des bras réconfortant parce qu'elle sait que jamais plus elle ne viendra.


Elle entends à présent un bruit diffus de sirènes et une voix lointaine lui demandant son nom. Elle ne se souvient plus, elle ne sait pas, elle a oublié. Et elle ne se rappelle plus non plus de ce qui s'est passé ce jour là, le jour de ses 8 ans quand son père est rentré totalement ivre à la maison et qu'il l'a emmené dans sa chambre pour lui offrir son cadeau. Elle ne se souvient plus de la douleur, du sang sur les draps et des insultes de son père. Ce qu'elle sait, c'est que c'est cette nuit là qu'elle s'est évanouie, évaporée et qu'à son réveil quelques jours plus tard, elle n'avait plus de nom.

Alors, peut-être qu'un jour...




Photo : Sophie.P

Si les hommes se taisaient pour mieux entendre rire
ces enfants de misère, qui ont vécu le pire
S'ils admettaient qu'enfin, leurs erreurs les tuent
en répétant sans fin, une guerre perdue.
Ils comptent leurs ancêtres, tombés au champs d'horreur
et ramassent des bouts d'êtres, pétrifiés de terreurs
Ils récitent par cœur, l'histoire de leurs ainés
celle d'un père ou d'une sœur, qu'ils ont vu condamné
Mais rien ne les dissuade, de calquer ce chemin
et rien ne les persuade, de changer leurs demains
pas même leurs enfants, bercés à coup de bombes
qui lorsqu'ils seront grands, vivront cerclés de tombes
Si les hommes se taisaient, pour mieux entendre hurler
de la haute falaise, ces femmes déchirées
S'ils admettaient qu'enfin, leurs erreurs nous usent
en n'écoutant jamais, nos espérances qui fusent
alors, peut-être qu'un jour...

mardi 26 mai 2009

Journée mondiale de la SEP / 27 mai 2009



Si du poids de mon amour,
je pouvais enrayer
les symptômes d'un jet
j'assommerais tous les jours
ton corps et ton cœur
pour tuer les douleurs.

Je me ferai piqure
et à chaque secondes
détruirais mal immonde
qui s'acharne et perdure
et je caresserai ta peau
en remède à tes maux

samedi 23 mai 2009

Novembre à ma fenêtre

Photo : Sophie.P
Promenade au bord de l'eau un dimanche de printemps,
Gambettes en ballades trop longtemps enfermées
loin du bruit des moteurs, loin des gens de la ville
proche de la nature, proche de cette grande île
Rien de plus évident qu'un partage de nature
aux premieres belles journées qui réclament verdure.
Rien de plus évident qu'un moment de douceur
avec celui qu'on aime et qui achève nos peurs.

Oui mais voilà...
Ce dimanche de printemps ressemble à cet hiver
de deux corps séparés qui marchent de travers.
Il ressemble à ces jours de pluies et de détresse
à attendre patiemment que grisaille disparaisse
Rien de plus déprimant de naviguer sans rame
et ruminer chaque pas de mauvais états d'âme
Rien de plus déprimant de croiser ses regards
de ses joies et bonheurs qui flânent jusqu'à tard

Vivement l'été, vivement juillet...