dimanche 11 avril 2010

Petites guerres de surface




Encore une goutte, certainement la dernière d'une longue saison
qui frappe le passant tel le coup du marteau sur la planche fébrile
Le grondement du tonnerre, agrippant sur un front, un réveil de passion
Au diable cette terre qui ne tourne plus rond, qui n'est plus si fertile

Déréglée qu'ils nous disent, rebelle qu'ils nous prédisent, usée tout simplement

Encore ce flocon, perdu au fond d'un printemps sans odeur
qui s'écrase sur un bourgeon mort né au pied d'un mur de brique
regards inquiets sur un ciel plombant qui menace et fait peur
Au diable cette terre, qui bouleverse les saisons, qui joue les impudiques

Déréglée qu'ils nous disent, rebelle qu'ils nous prédisent, usée tout simplement

Encore ces rayons du soleil attendus tout l'hiver avec grande impatience
qui foudroient le badaud d'une lumière aveuglante et assassinent son cuir,
combien courent encore vers lui avec bronzage de circonstance ?
Au diable cette terre, qui bouillonne nos étés juste pour nous faire frire

Déréglée qu'ils nous disent, rebelle qu'ils nous prédisent, usée tout simplement

Encore cette feuille vacillante suspendue au dessus de nos têtes
qui se décroche et offre sa dernière danse pour célébrer sa mort
petits hommes agacés de ramasser cadavres pour les réduire en miette
Au diable cette terre, qui répand ses déchets pour mieux narguer encore

Encore cette folie de croire vielle idiote capricieuse,
que l'homme n'aura pas ta peau déjà bien fissurée
C'est sans compter sur sa soif de destruction contagieuse
Au diable cette terre agonisante qui peine tant à crever.

Déréglée qu'ils nous disent, rebelle qu'ils nous prédisent, lassée tout simplement

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