lundi 12 avril 2010

Antagonisme


Non ! nous ne sommes pas parents et encore moins cousins
juste deux êtres humains qui pourraient être voisins
Et malgré l'océan, nous croisons nos chemins
deux âmes rassemblées pour mêler nos demains.

Nous sommes les maudits qui plus est chauvins
vous êtes québécois, avant d'être canadiens
Nous parlons le franglais, nous les européens.
Vous parlez le français mais celui des anciens

Oui ! Nous sommes juste deux terriens
que l'amour réuni pour partager nos riens
citoyens de nos cœurs et de nos lendemains
peu importe les lieux, et l'odeur de nos pains

L'aventurière

  


J'ai toujours beaucoup voyagé,
navigué sur toutes les sphères
volé vers des impossibles
exploré tous les travers
et atterri dans des lieux improbables

J'ai parfois perdu le nord
fait chavirer toutes mes boussoles
renversé même mes orientations
changé de cap pour être à l'ouest
et retrouvé mon sud au détour d'un regard

J'ai souvent croisé des routes
embrouillé toutes mes cartes
roulé vers de multiples mirages
dépassé toutes les frontières
et flotté au gré des désirs les plus fous

Je suis l'aventurière de mes nuits
la grande guerrière de mes songes
l'exploratrice de mes fantasmes
qui réalise ses impossibles
et prolonge ses bonheurs oniriques

dimanche 11 avril 2010

Sur la réserve


Vieille carcasse endormie dans le fond d'un garage
dont le moteur ronronne tel un chat de salon
endormi éveillé à guetter le passant

Vieux moteur qui s'affole au détour d'un amour
et qui s'étouffe sur les chemin du quotidien
aliénant et médiocre d'une vie de routine

Vieux carburateur usagé et usé par l'attente
d'une voie de secours sans panneau restrictif,
abrutissant avertissement de déroute.
Vieille courroie de dépannage rustinée
qui observe neuve mécanique rutilante
d'attaque pour m'expédier à la casse.

The winner



Toujours plus haut, plus fort, plus rapide, plus moderne
Plus performant, plus efficace, plus résistant, et plus rentable
Évolution, croissance et course au profitable
Sans même laisser le temps pour les drapeaux en berne.

Balayer tous les stops, arracher les feux rouges
Oublier tous les freins, détacher les ceintures
Braver les interdits pour défier les droitures
Peu importe les risques, du moment que l'on bouge.

Jouer avec les mœurs, ignorer les principes,
Abuser d'insolence, cracher sur la confiance
Activer l'égoïsme, faire taire notre conscience
Fuir les conséquences, il faut qu'on participe.

Détruire nos convictions, maîtriser le cynisme
Écraser tous les autres, côtoyer même les pires
Être encore sur le coup jusqu'à s'en abrutir
Éviter les naufrages et les grands cataclysmes.

Effacer nos proches parents, assommer nos voisins,
Abattre les anciens, échanger nos fidèles amis,
Et faire le plein d'oseille pour unique paradis
Enterrer l'honnêteté pour être le plus malin.

Toujours plus beau, plus arrogant, et suffisant
Homme moderne sans scrupule qui aspire au meilleur
Et sacrifie son âme en fonçant dans les leurres
Plus idiot il s'enterre dans ses rêves de grand.

Petites guerres de surface




Encore une goutte, certainement la dernière d'une longue saison
qui frappe le passant tel le coup du marteau sur la planche fébrile
Le grondement du tonnerre, agrippant sur un front, un réveil de passion
Au diable cette terre qui ne tourne plus rond, qui n'est plus si fertile

Déréglée qu'ils nous disent, rebelle qu'ils nous prédisent, usée tout simplement

Encore ce flocon, perdu au fond d'un printemps sans odeur
qui s'écrase sur un bourgeon mort né au pied d'un mur de brique
regards inquiets sur un ciel plombant qui menace et fait peur
Au diable cette terre, qui bouleverse les saisons, qui joue les impudiques

Déréglée qu'ils nous disent, rebelle qu'ils nous prédisent, usée tout simplement

Encore ces rayons du soleil attendus tout l'hiver avec grande impatience
qui foudroient le badaud d'une lumière aveuglante et assassinent son cuir,
combien courent encore vers lui avec bronzage de circonstance ?
Au diable cette terre, qui bouillonne nos étés juste pour nous faire frire

Déréglée qu'ils nous disent, rebelle qu'ils nous prédisent, usée tout simplement

Encore cette feuille vacillante suspendue au dessus de nos têtes
qui se décroche et offre sa dernière danse pour célébrer sa mort
petits hommes agacés de ramasser cadavres pour les réduire en miette
Au diable cette terre, qui répand ses déchets pour mieux narguer encore

Encore cette folie de croire vielle idiote capricieuse,
que l'homme n'aura pas ta peau déjà bien fissurée
C'est sans compter sur sa soif de destruction contagieuse
Au diable cette terre agonisante qui peine tant à crever.

Déréglée qu'ils nous disent, rebelle qu'ils nous prédisent, lassée tout simplement