jeudi 30 avril 2009

Angoisse


Souffle coupé, secousses, saccades,
Attente interminable,
Sentiments emmêlés, doutes imbéciles
Patiente en compote
Elle torture ses doigts, se mélange les cheveux,
Danse sur ses jambes
Méninges torturées, pupilles inondées
Quand ?

mercredi 29 avril 2009

Histoire courte III

Assise devant sa fenêtre, elle contemple ce petit monde. Lunette sur le bout du nez, elle fait mine de lire un vieux journal posé sur ses genoux.
Elle en a vu défiler du monde devant ses yeux. Des sourires de compassions, des bonjours cordiaux, quelques mots sympathiques.
Ils doivent venir aujourd'hui, elle le sait, elle le sent, et pour l'occasion, elle a sorti la boite de biscuit et le café moulu.
Ils vont lui apporter le journal aujourd'hui, et puis quelques revues. Elle le sait, elle le sent et pour l'occasion, elle a mis sa robe du dimanche, celle qu'elle mettait pour la messe le dimanche et les grandes occasions, celle qu'elle a porté au mariage du petit dernier.

Comme tous les jours à 11h30, elle entend la sonnette et la porte de son petit deux pièces s'ouvrir. Comme tous les jours à 11h30, c'est la dame du dessus qui lui apporte ses repas du midi et du soir. Comme tous les jours, elle attendra là sans bouger, car il serait dommage de commencer sans eux, de ne pas les attendre, de ne pas partager une goutte de porto et parler de la vie.
Mais comme tous les jours, ils ne viendront pas parce qu'ils doivent être très occupés, parce que ça fait trop loin, parce qu'ils ont une vie bien remplie. Elle les comprends, et ne leur en veut pas.
Mais, demain, c'est sûr, ils passeront la voir.

Ils sont passés aujourd'hui et lui ont apporté des fleurs. Elle savait bien, elle sentait bien qu'ils viendraient la voir.
Le petit dernier a bien grandi. Il a maintenant trois grands enfants.
Ils sont tous là aujourd'hui et comme hier, ils prennent place autour de la boite de biscuit qu'ils n'osent ouvrir.
Plus tard, dans l'après midi, ils sont encore tous là, alignés les uns derrière les autres dans leurs jolies costumes et suivent le cercueil pour une dernière visite.

mardi 28 avril 2009

Macha BERANGER

Ma mère venait de me donner une radio. Le soir même, dans mon lit je l'allumais. A cette époque, il n'y avait pas encore la bande FM alors les choix étaient limités.
C'est ce jour là que je t'ai entendu pour la première fois. Instant magique !!!
Ensuite, tu as bercé quelques nuits de mon adolescence, et puis je t'ai quitté pour te retrouver quelques années plus tard.
Je me souviens de cet appel du dernier gardien de phare et puis de ces travailleurs de la nuit qui trouvaient en toi une amie, une confidente, une écoute inégalable.
Je me souviens avoir eu souvent envie de t'appeler à mon tour et de ne jamais avoir osé de peur de n'avoir pas mieux à dire que les autres sans sommeil.
Je me délectais de ta voix et de toutes ces belles histoires heureuses ou triste de personnes qui auraient pu être moi.
France Inter n'a plus voulu de toi mais j'ai continué à entendre ta voix dans ma tête.
La vie s'est échappée de toi mais je continuerai à entendre ta voix dans ma tête, mes soirs d'insomnie.

Bonne nuit Macha

Paratonerre


Si ton ciel s’obscurcit,

Je me ferais nuage

Pour porter cette pluie

Et ouvrir la cage

Je serai brise légère

Pour braver tes tempêtes

Je serai passagère

De tes heures de tonnerre


lundi 27 avril 2009

Réponse III


Solitaire, Exigeante, Désordonnée, peu diplomate...
Je suis... J'assume...Je me soigne...
Je regrette parfois mes humeurs

dimanche 26 avril 2009

solitude


Elle avance au gré des rues et des passages, tantôt le nez en l'air à contempler l'architecture, tantôt le nez par terre explorant ses pensées, dépouillant ses rêves et angoisses. Coupée du monde par un rythme entrainant, une musique nostalgique hurlant à ses oreilles.

Transparence ! Personne ne semble la voir, elle disparaît dans cette foule d'âmes invisibles qu'elle préfère ignorer. Qu'ont-elles de plus beau à dire que ces bouts de phrases chantés en boucle à son âme en dérive ? Que peuvent-elles comprendre de ces morceaux de vie qui ressemblent à la sienne et font écho en elle ? Que peuvent-elles bien entendre de ces maux déversés en larme de détresse.

Elle avance au gré des titres et des albums, tantôt mélancolique, tantôt pleine d'espoir décortiquant le sens de ces chaines de mots.

Histoire courte II

Elle passe devant tous les jours en allant et en revenant du travail. Elle ne peut s'empêcher de détourner son regard pour la fixer quelques secondes.
Son travail répétitif lui donne souvent l'occasion de réfléchir et repenser au passé. Elle tente aussi d'imaginer son avenir; meilleur et plein d'espoir.
Parmi ses collègues, aucun ami. Bien au contraire, elle sent souvent s'abattre sur elle des regards pesants, lourds de sous-entendus. Ce sont les mêmes qu'elle croise dans le village.
Elle aimerait pouvoir partir loin, dans une grande ville, refaire sa vie, tout recommencer pour ne plus avoir à subir tout cela. Mais, elle ne peut pas, il y a sa mère.

Ce matin là, elle s'arrête juste devant puis elle s'écroule en pleur. Un passant s'arrête, lui apporte son aide mais elle refuse. Il doit la connaître, savoir lui aussi toute l'histoire. Elle rebrousse chemin et rentre chez elle.
Ce n'est qu'une semaine plus tard qu'elle se décide à retourner à l'usine et pour ce faire, elle emprunte un autre chemin, d'autres rues. Elle remarque ces petites maisons neuves, des visages inconnus. Elle récolte quelques sourires auxquels elle répond timidement puis hâte le pas.
Ce jour là, elle est convoquée dans le bureau du directeur. Ce dernier lui annonce, un changement d'équipe, ainsi qu'une revalorisation de son salaire. Il l'a félicite pour la qualité de son travail, sa rigueur et sa ponctualité.

Dans l'équipe dans laquelle elle travaille à présent, elle reconnaît l'homme qui lui avait proposé son aide. Elle l'évite malgré ses approches incessantes pour tenter des dialogues.
Un mois plus tard, elle reçoit une lettre. C'est lui. A la lecture de la lettre elle s'effondre en larme.
Il n'avait que 15 ans lors du drame, lors de la mort de son père dans le terrible incendie de l'usine. Il n'avait que 15 ans lorsqu'il a vu son frère et son frère à elle se faire arrêter par les gendarmes pour incendie volontaire. Deux jeunes en rage, en rébellion contre l'autorité du père. Ils n'avaient que 15 ans lorsque les gens du village se mirent à les montrer du doigts et leur jeter des pierres. Mais contrairement à elle, sa mère l'a emmené très loin.

Une année est passée, ils emménagent enfin dans le village voisin. Elle serait bien restée mais lui ne souhaite pas que leurs enfants aient à porter toute leur vie le fardeau des fautes de leurs ainés.

Contournement

Photo : Sophie.P

Quand bien même je ne sais pas sculpter,

j'aime à sculpter le contour de nos âmes

pour que les traces érosives du temps

glissent sur nos deux cœurs

Quand bien même je ne sais pas peindre

J'aime à peindre les plaisirs de ton corps

d'une huile indélébile qui ne pâlira pas

Quand bien même je ne sais dessiner

Je dessine notre avenir d'un seul trait

Pour qu'une mine de douceur arrondisse nos angles


samedi 25 avril 2009

Réponses II


Suède, Islande, Danemark, Irlande, Vietnam, Russie, Norvège... J'aimerais bien... Je ne pouvais pas... Je pourrai... Je ne regrette pas mes choix

Histoire courte I

L'homme est assis là tous les jours aux même heures. Il attend les yeux fixés sur cette petite maison aux fenêtres condamnées. Autour, c'est le néant. Trou béant, engin de chantier, béton et ferrailles. Autour c'est le néant; plus d'habitant, aucune boutique, des immeubles vidés et dépouillés. De sa fenêtre, elle le voit et l'observe souvent. Et à chaque fois, une boule dans la gorge lui fait monter les larmes aux yeux. Elle pourrait, elle devrait le rejoindre, le lui dire, le raisonner. Elle connait toute l'histoire, elle porte ce secret, cet encombrant fardeau qu'elle devrait raconter.

Un jour ils sont venus. Elle ne l'a plus revu. A sa fenêtre à présent, elle observe la foule qui s'affaire au pied de ces immeubles de bureaux tout flamboyants. La nuit le quartier se vide. Plus de vie, un calme bien pesant. Parfois, elle regarde les photos, celles d'avant, celles de cette maison dont on a enterré tous les souvenirs, celle de ce quartier plein de vie et de chaleur. Quelques larmes coulent sur ses joues.

Plus tard elle a su. Un an aura suffit au vieil homme pour rejoindre les siens après avoir érrer de foyer en foyer, de rues en rues. Comme seul effet personnel, une photo jaunie et souillée. Sur celle-ci, une maison, la maison et cet homme, son fils en habit de militaire. Le dernier sourire, le dernier souvenir heureux avant cette guerre, avant que les promoteurs immobiliers ne viennent tout saccager et réduire à néant un homme comme tout le monde.

Elle aurait du lui dire qu'il ne reviendrait pas, elle aurait du lui dire qu'il ne pourrait plus vivre ici, qu'il devait partir. Mais dans le quartier, ça ne se fait pas de se mêler des affaires des autres.


mardi 21 avril 2009

Réponses I


œnologue, architecte, Archéologue, photographe, musicienne...?
J'aurai du...
Je voulais pas...
Je devrais...
Je ne regrette pas mes rêves.

dimanche 5 avril 2009

Témoignage

Certains écrivent leurs mémoires comme si demain tout allait être effacé, oublié. Qu'ont-ils de si important à se souvenir, à se rappeler ? Certains laissent sur des pages et des pages des morceaux de leurs vies, pour les autres disent-ils, les suivants, les enfants ou les futures générations. Qu'ont-ils vécu de si grand pour que cela vaille la peine d'en laisser une trace ? Témoignage de vivants en héritage pour être sûr que les vérités ne soient jamais falsifiées, pour être certains que les lecteurs soient avertis, prudents et comprendront mieux leurs ainés afin d'avancer vers un avenir meilleur et ne pas reproduire les erreurs de leurs ancêtres. Témoignage de ces morts qui n'ont pas pu changer leur monde, mais qui ne le savaient pas encore, n'ont pu changer celui des suivants. Héritage de récits qui ont de quoi faire frémir tellement ils sont criant de vérités encore aujourd'hui et probablement demain et après demain encore.

jeudi 2 avril 2009

Déroute

Je pourrais parler du beau temps, décrire toutes mes journées

déverser mes humeurs heureuse ou tourmentées

accorder tous mes verbes, jouer de tous les mots,

décrire de belles histoires, balancer mes défauts

Mais au lieu de ça,

je mélange mes phrases, m'envole sur mes nuages

parcoures toutes mes pensées, mais n'y fait qu'un passage

silence mes délires, mes ardeurs et mes doutes

sature mon cerveau de tortueuses déroutes.